27 / 1- 06 Dalek

27 / 1- 06 Dalek

De Robert Shearman

Réalisation : Joe Ahearne

Dalek est le premier épisode mythologique de la nouvelle série, et aussi le premier où la réflexion et l’émotion l’emportent sur le rire et l’action. Mais ça ne veut pas dire que Doctor Who perd de son côté barré nourri depuis le début de la saison. Tout se mélange de manière fort harmonieuse dans l’univers du Docteur, et même face à de sérieuses retrouvailles il y’a toujours un peu de grotesque, d’absurde, et une pelleté d’idées folles. Comme si ça ne suffisait pas, Dalek prend une toute autre saveur à l’aune des épisodes classiques et du special du cinquantième anniversaire : une véritable redécouverte. Rose et le Docteur se retrouvent donc en 2012 dans l’Utah (le futur de Rose, désormais le passé pour nous), dans un véritable musée sous-terrain composé d’aliens. Henry Van Statten, le maître des lieux, a pour habitude depuis plusieurs décennies de récupérer les objets extraterrestres et de les recycler pour se faire son argent de poche, et accessoirement breveter ses trouvailles. Logiquement, il est devenu l’homme le plus puissant du monde. Il a même inventé l’internet, développé le haut débit et il peut changer de Président des Etats-Unis quand il veut. D’ailleurs c’est pareil pour ses sbires, il suffit de leur faire un petit lavage de cerveau et ils ne se souviennent de rien. Mais sa dernière découverte est un Dalek, et lorsque le Docteur répond hasardeusement à son appel, Von Statten peut se vanter d’avoir réuni le dernier survivant de chacun des camps ayant mené la guerre du temps.

2706AAnd now…showtime

Les Daleks font leur entrée dans la nouvelle série par la petite porte et en très petit nombre, dans ce musée qui renvoie autant à l’épisode The Space Museum du premier Docteur qu’au statut de pièce muséale qu’ont acquis le Docteur, les Daleks et autres monstres de la série classique (une tête de cyberman vient aussi dire coucou) dans la culture britannique. Mais c’est un trompe l’œil car Russell T. Davies n’a en aucun point minimisé l’impact de son unique affreux de Skaro, seul survivant de la guerre du temps. Le sérieux de l’épisode, et la confrontation d’égal à égal avec le Docteur aident à installer instantanément le Dalek comme la plus grande menace de la nouvelle série. Le showrunner a d’ailleurs éliminé toutes les conditions qui rendaient les Daleks vulnérables (la destruction des balles, la reprise de la lévitation) et confère à son specimen une intelligence stratégique qu’on ne leur connaissait que peu. On dispose enfin de vrais éléments sur la guerre du temps, sortant peu à peu du flou que Russell T. Davies a astucieusement crée pour mettre les néophytes et les fans de la première heure sur le même pied.

2706BRose accueuille sur son divan le dalek repentant

S’attarder sur le cas du Dalek de cet épisode revient à traiter de l’état de son ennemi le Docteur. Tous deux se révèlent extrêmement proches, chacun étant seul dans l’univers et essayant de masquer cette solitude. Le Dalek est une machine à tuer liée à son commandement, et quand il ne peut plus recevoir d’ordre, il tue aveuglément. Le Docteur voyage toujours plus loin dans une fuite en avant en faisant ce qu’il sait le mieux faire : sauver des gens. Le face à face réveille chez Nine ce passé douloureux et il perd prise avec les événements, songeant à se venger et à tuer sans se rendre compte que l’autre a lui-même fini par se remettre en question. Rose se révèle être le maillon reconstituant, la personne raisonnable qui contrôle la situation. Un renversement des rôles très bien venu à ce stade de la série. Il démontre encore mieux que tous les mots la complémentarité de Rose et du Docteur, même si le Dalek fera remarquer à juste titre qu’il y’a quand même de l’amour quelque part (et les fans historiques de se boucher les oreilles…). Pour ce qui concerne le futur proche de notre londonienne, nous avons une nouvelle référence au bad wolf lors de l’appel de l’hélicoptère du magnat au début de l’épisode. Dalek se permet également de mettre au goût du jour des pistes qui seront encore d’actualité neuf ans plus tard, telle la nature maléfique du Docteur ou la mutation d’un dalek (voir l’épisode into the dalek). Sa conclusion est un crève-cœur qui ferait presque regretter les facilités humoristiques qui revinrent par la suite dans le traitement des Daleks.

2706COn l’aura assez dit. Ne regarde pas dans l’abîme !

N : 8

IM : 9

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